C’est beau mais aussi, c’est laid.
C’est ça le contraste de la vie, tu peux rien faire pour changer ça.

Y va toujours avoir quelque chose de beau et toujours quelque chose de laid.
Tu peux faire semblant qu’il y a rien de laid, ça va aider pour quelques minutes, tu va même peut-être finir par y croire. Mais ça reste toujours là, dans ta tête, en train de te gruger la matière grise comme un cancer qui a jamais été diagnostiqué.

Y’a du monde qui décident de le vivre, le laid, d’être son best-friend. Ils aiment ça choquer, ça les fait vivre. Je suis pas certain… Ça m’a l’air d’un gros fuck you à tout ce qui reste autours, à ce qui y’a de beau.

J’ai l’impression que le laid, on aime ça le regarder en pleine face jusqu’à temps que peut-être on va finir par le comprendre. Des fois, c’est long. Des fois, on dirait que c’est interminable. Des fois, on dirait que c’est juste une grosse tache noire sur une toile blanche. On pogne le fix sur la grosse tache tellement longtemps qu’on oublie de regarder aussi le blanc qu’il y a autours. Parce que l’œuvre, c’est pas juste la tache noire, c’est aussi ce qu’il y a autours. Mais les contrastes, l’absence de couleur, l’absence de tout, c’est difficile à imaginer. Le blanc, on sait c’est quoi. Mais le noir… C’est difficile à comprendre… Et pis l’humain, il aime ça comprendre les choses…

J’pense vraiment que si un jour on arrive à se tenir loin des deux, à être spectateur, de juste nous laisser vivre ça comme un tout, de pas se concentrer juste sur une des deux couleurs mais bien de toujours regarder de loin l’ensemble, on va peut-être finir par se comprendre… on va peut-être finir par se dire les vraies affaires. Parce que cette toile-là, celle avec la tache noire, c’est pas nous qui l’avons créée.